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My externat upon the time!
23 décembre 2012

C'est quand même autre chose que de la mémoire

  Vous avez du en entendre vaguement parler, les études de médecine c'est long, très long même, et en fait il y a une vraie bonne raison à ça, c'est pas si simple d'apprendre la médecine.

  En ce qui concerne son apprentissage on entend de tout, tout et son contraire à vrai dire, pas mal de vrai, mais surtout énormément de faux.
  D'ailleurs la chose la plus répandue, à laquelle je pense que les quelques pages de ce blog ont depuis longtemps tordu le coup, c'est qu'après la première année c'est facile... Bah non!!!

  Je me souviens d'un prof de lycée qui disait que les études de médecine c'était simple, qu'il suffisait d'avoir une grosse mémoire et qu'on n'avait pas du tout besoin de réfléchir. Biensûr ce prof vous vous en doutez peut-être, c'était un prof de maths, j'ai rien contre lui, mais qu'est-ce qu'il peut être bête.
  Alors oui on ne va pas le nier la mémoire est mise à rude épreuve pendant nos études, la quantité d'informations à stocker est juste colossale, les quelques étagères de ma bibliothèque couvertes de livres en sont la preuve plus que vivante. Mais ça ne fait pas tout, et même si pouvoir réciter des pages entières de cours peut permettre de s'en sortir, la seule véritable manière de parvenir à ses fins reste de réfléchir.
  C'est vrai que la notion qu'est celle de "bâtir un raisonnement" est étrange quand on voit tout ce que l'on apprend brut par coeur, mais tout ce savoir sans aucun articulation logique n'est en fait rien.

  Toutes ces années que l'on passe à étudier servent certes à étaler l'apprentissage des connaissance, mais surtout à mettre en place une logique. Je suis très souvent peiné quand des gens me disent "non mais là tu dois mettre tel traitement et puis c'est tout" et te rétorquent que toi tu as tors de penser que parce que telle situation se présente de telle ou telle manière tu te verrais plutôt mettre un autre traitement. C'est vrai qu'il y a tout un tas de recommandations qu'il faut suivre et que pour l'internat et une grosse partie de la vie de tous les jours ces recommandations sont bien utiles ; mais savoir pourquoi les recommandations s'établissent de telle manière et être à même de les critiquer est tout aussi important selon moi. On nous fait bien de la LCA, au nom de quel principe ne devrions nous pas être critique des recommandations?

  Et dans l'établissement d'un diagnostic, le raisonnement à partir des connaissances est fondamental. Dans un soucis de logique, il est souvent admis en médecine que dans une même unité de temps et de lieu ne peuvent cohabiter différents processus pathogènes qui ne soient liés. C'est le principe de l'unicité, à savoir qu'il faut tout rattacher, autant que faire ce peut, à une même origine lors de la démarche diagnostique.
  Et bien c'est pour ça aussi que les études sont longues, cela demande une démarche personnelle que l'on n'acquière qu'à force de pratique et de confrontation de nos propres connaissances à la réalité.

  Ce post ne fait peut-être qu'enfoncer des portes ouvertes, mais il est aussi là pour rappeler que la réflection doit pouvoir se tailler une bonne part du steak dans la pratique de la médecine au quotidien. Et même si l'ECN vient transformer tout cela en un vomissement de mots-clef recrachés dans l'ordre sans se poser de questions, il ne faut pas oublier qu'être un bon médecin (ou à mon niveau un bon étudiant) c'est avant tout savoir mener une réflexion de qualité, certes basée sur des connaissances brutes, mais qui ne sont rien sans la transformation qu'on leur applique et qui n'est malheureusement presque pas mise en avant aux ECN.

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Commentaires
M
Tu poses de bonnes questions, les mêmes que mon chef qui se plaint de la dénaturation du concours et de la fabrication en série d'externes avec un vomi de connaissances avec peu de raisonnement, de réflexion...
I
le concours a ce coté débile mais regarde le bon coté des choses , sans cette pression , tu ne seras probablement pas le super interne que tu vas etre :) allez merde , tu vas tout défoncer.
M
Je suis tout a fait d'accord !<br /> <br /> Parmi les personnes qui passent le cap de la p1, bcp manque de methode de travail et de raisonnement (alors qu'ils etaient probablement sur le bon chemin en p1 ! Mais ils cessent de progresser pensant qu'il faut "profiter de la vie" apres la p1.<br /> <br /> <br /> <br /> Moi perso , en stage , j'avais 2 internes et sans meme connaitre leur classement a l'ecn , j'arrivais toute suite a reconnaitre celui qui avait cartonné. <br /> <br /> Meme si l'ecn est un concours (demandant bcp d'acharnement pr y arriver) , il y a toujours une grande marge entre les 200-300 premiers et le 1000-1200. <br /> <br /> Pour moi, je crois qu'il est question d'auto-critique, métacognition, d'humilité, enthousiasme pour apprendre et discipline !
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